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Editorial | La Nouvelle Action Royaliste

Macron en perte de contrôle

Editorial du magazine royaliste N°1281 | du 19 juin 2024 au 25 juin 2024
mercredi 19 juin 2024 | Thème: politique
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Au-delà des polémiques et des interprétations psychologiques, il faut souligner une nouvelle fois que les institutions politiques sont des systèmes de médiation indispensables : elles contiennent la violence politique - c’est l’une des fonctions du Parlement - et elles garantissent  les autres médiations (administratives, communales, syndicales, partisanes…) qui permettent de maintenir la paix civile. Emmanuel Macron n’a jamais voulu comprendre ce système vieux comme le monde : théoricien de la disruption, il n’a cessé d’agir en dynamiteur des institutions et de la société.

La suite des événements a montré qu’Emmanuel Macron perdait très rapidement le contrôle de la situation générale. Des ministres furieux et des députés qui se détournent de lui. La gauche s’est rassemblée alors qu’il pariait sur la dispersion de ses forces en raison de la brièveté de la campagne. L’éclatement de la droite libérale risque surtout de profiter à Marine Le Pen en quête d’un “gouvernement d’union nationale” susceptible de faire baisser la tension dans le pays.

Absorbés par leurs calculs et livrés à leurs pulsions, les dirigeants politiques oublient les émeutes urbaines de l’été dernier, les événements incontrôlables qui accablent Mayotte et le chaos qui a frappé la Nouvelle Calédonie. Les incendies couvent mais on y jette de l’essence tout en surveillant les sondages. Portée à ce niveau, l’irresponsabilité devient criminelle.

Quant au résultat des élections législatives, les scénarios dont on discute du matin au soir sont fragilisés par une éventuelle aggravation des violences de rue et par les réactions hypothétiques de la spéculation financière. Il est improbable qu’Emmanuel Macron réunisse par sa faconde une majorité parlementaire conforme à ses vœux. La dissolution ayant ruiné la thèse d’un quinquennat écartant la possibilité d'une cohabitation, le jeu de l’Elysée sera limité face à un Premier ministre issu d’une majorité de droite ou de gauche, mais le Jupiter entravé a les moyens de mener une guérilla qui achèvera de détruire l’Etat.

La confrontation violente entre les forces politiques conduira, dans les semaines qui suivront les élections, à un constat qu’il est déjà possible d’établir. Qu'il soit issu du Nouveau Front populaire ou plus probablement du Rassemblement national, le nouveau gouvernement sera obligé de se soumettre aux contraintes de l’Union européenne, auxquelles pourraient s’ajouter le déchaînement de la spéculation internationale. C’est alors que se poseront les questions cruciales de la reconquête de la souveraineté et de la politique économique et sociale qui en procèdera. Tout en veillant à ne rien faire ni dire qui puisse favoriser les logiques violentes, nous devons dès à présent rappeler que les bases du programme commun de la reconstruction nationale ont déjà été pensées et posées.

Bertrand Renouvin.