Le débat sur le totalitarisme est passé de mode mais les polémiques politiques font régulièrement référence au caractère “totalitaire” d’un parti ou d’une secte. Cette facilité de langage masque la nature du phénomène, qui n’est pas réductible au despotisme et à la tyrannie et qui n’est pas une simple et brutale négation de la modernité démocratique.
Docteur d’État et professeur agrégé de philosophie, Florent BUSSY a repris dans un ouvrage récemment publié (voir “Royaliste” n° 1074) la question totalitaire. Le totalitarisme est en effet une réponse aux impasses de la modernité et aux échecs de la démocratie par la religiosité qu’il instaure et par le culte du Chef qu’il établit de manière littéralement fascinante. Cette réponse, comme l’histoire l’a montré, est en elle-même une négation radicale, par le système de la terreur, de l’État, du Politique, de la liberté humaine, de l’humanité de l’homme. Mais face au nihilisme, l’homme n’est jamais totalement désarmé.