Doctorante en théorie politique et enseignante en théologie politique à Sciences Po Paris, Anastasia COLOSIMO a mené des études de droit et de criminologie à la faculté de Panthéon-Assas et fut, en 2015, visiting scholar à l’Université de Columbia. Nous avons présenté dans “Royaliste” (n° 1093) son ouvrage « Les bûchers de la liberté » qui porte sur le blasphème.
À l’encontre d’une idée communément reçue, le blasphème n’est pas un principe religieux mais, depuis toujours, un instrument politique. Qu’il s’agisse de Rushdie, de Dieudonné, des caricatures de Mahomet dans “Charlie hebdo”, de la Bible ou du Coran, de l’Orient proche ou lointain, de la Cour européenne des droits de l’homme ou des lois mémorielles françaises, nous sommes ici confrontés à une laïcisation du blasphème qui recèle un redoutable paradoxe : la protection systématique des sentiments des uns et des autres provoque la guerre de tous contre tous et la ruine progressive de la liberté d’expression.