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Il y a eu la conférence de presse d’Emmanuel Macron. Nous avons entendu dire que rien ne serait plus comme avant et qu’on allait voir ce qu’on allait voir. On a vu, et ce fut long. Puis on a commenté, interminablement, sur les plateaux de télévision, sans dissiper le brouillard des annonces.
On sait ce qu’on ne fera pas : pas de RIC, pas de reconnaissance du vote blanc, pas de rétablissement de l’impôt sur la fortune. Tout en évoquant les « justes revendications » des Gilets jaunes, on s’assoit dessus. Emmanuel Macron estime qu’il en fait bien assez en concédant l’arrêt des fermetures d’écoles et d’hôpitaux et en renonçant à supprimer 120 000 postes dans la fonction publique.
Comme avant, on passera des heures dans les couloirs surchargés des urgences, où travaille un personnel épuisé.
Comme avant, des autoentrepreneurs ramasseront des trottinettes électriques pour les recharger, avec un gain moyen de deux euros de l’heure.
Comme avant, on fera semblant de ne pas voir le trafic de stupéfiants, qui représente trois milliards par an dans notre PIB, occupe 20 000 grossistes et, selon une étude récente, 250 000 personnes dans notre pays.
Comme avant, on déplorera les fermetures d’entreprises et on se félicitera quand un groupe étranger daignera racheter une affaire et sauver des emplois. Merci, , de bien vouloir reprendre Ascoval mais jusqu’à quand ?
Comme avant, on jouera avec les catégories A, B, C, D, E des demandeurs d’emplois pour nous démontrer que ça va mieux ou que ça pourrait aller mieux.
Comme avant, on glorifiera le « couple franco-allemand » qui a la particularité de n’avoir jamais existé et on fera semblant de ne pas voir que nos-amis-allemands sont avant tout préoccupés d’eux-mêmes.
Comme avant, on subira les vagues de chaleur en regardant à la télévision les scènes de désastre climatique que commenteront des ministres qui font semblant de se mobiliser.
Comme avant, on vérifie que personne en haut lieu ne comprend que la plupart des Français ont compris que les anciennes « réformes » comme celles qui sont annoncées dans la fonction publique, dans l’enseignement et pour les retraités ne font qu’ajouter de nouvelles fractures à une société poly-fracturée.
Bertrand RENOUVIN