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Editorial | La Nouvelle Action Royaliste

Etat d'urgence climatique, par François Gerlotto

Editorial du magazine royaliste N°1216 | du 13 septembre 2021 au 26 septembre 2021
lundi 13 septembre 2021 | Thème: environnement
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Les modèles élaborés par le GIEC se sont avérés non seulement exacts, mais d’une grande précision. Nous voyons aussi, malheureusement, que si le GIEC nous proposait systématiquement comme futur possible la solution la plus optimiste, de notre côté, par insouciance, nous avons toujours opté pour le pire des scénarios. Le rapport signale aussi qu’il est déjà trop tard pour stopper certaines évolutions : la montée du niveau des mers, la fonte des glaces du Pôle Nord, l’acidification des océans vont se poursuivre pendant des siècles. Et ce n’est qu’un début : les puits de carbone que constituaient les océans et les milieux forestiers sont pleins. Le CO2, toujours produit, augmente alors les taux de GES. Nous avons largement dépassé les 400 ppm de CO2 dans l’atmosphère, niveau que les Accords de Paris en 2015 considéraient comme la limite à ne franchir en aucun cas. Nous sommes bien entrés dans une nouvelle ère climatique et écologique, dont nous subissons maintenant les effets directs dans nos vies de tous les jours. Peut-être cela va-t-il enfin nous pousser à réagir ?

La première, c’est que les experts du GIEC ont plutôt bien fait leur travail : leurs modèles prédictifs ont parfaitement anticipé l’évolution du climat. Les accusations, souvent insultantes, de corruption, de partialité, d’incompétence, les critiques sur la mauvaise qualité des modèles, bref tout ce que leur reprochaient les climato-sceptiques, étaient infondées. Oui, le réchauffement est bien là ; oui, il est en très grande partie dû à l’action de l’homme ; oui, le CO2 d’origine anthropique est responsable de l’effet de serre ; oui, la multiplication des catastrophes climatiques, des inondations meurtrières, des sécheresses destructrices, des incendies de forêt, est bien un effet secondaire des bouleversements climatiques ; oui, la pandémie actuelle tire une bonne partie de ses origines dans les changements de l’écosystème mondial ; etc.

Et les climato-sceptiques, dans tout ça ? On ne les voit plus guère. Claude Allègre, auteur de L’Imposture climatique, dont les positions ahurissantes ont poussé bien des lecteurs sincères à refuser tout effort pour réduire notre impact sur le milieu, qu’en pense-t-il ? Soyons clairs : la recherche exige d’être soumise à la critique, à la « réfutation »,  et ce groupe a joué un rôle essentiel au début, en forçant le GIEC à approfondir ses recherches. Mais par la suite, en refusant d’en accepter les résultats scientifiques, les climato-sceptiques sont devenus responsables du temps perdu à ne rien faire. On a bien sûr le droit – le devoir – d’avoir une opinion et de la défendre ; mais il faut aussi être conscient des dégâts qu’elle peut faire, si elle est dénuée de fondement scientifique.

 

(1). GIEC: Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat ; GES : gaz à effet de serre ; ppm : partie par million.