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Editorial | La Nouvelle Action Royaliste

Nous voterons blanc

Editorial du magazine royaliste N°1121 | du 25 avril 2017 au 8 mai 2017
jeudi 27 avril 2017 | Thème: politique
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La France n’est pas confrontée à une crise de régime : les institutions de la Ve Répu­blique ne sont pas sur le point de s’effondrer, par vétusté et inadaptation. Nos institutions ont été mises à l’épreuve de divers changements conjonc­turels qu’elles ont su dominer. Elles sont depuis une quinzaine d’années gravement perturbées par la dérive oligarchique provoquée par l’adoption du quinquennat. Mais c’est par un retour aux principes de la République gaullienne, non par sa liquidation, qu’il faut en finir avec la confiscation du gouverne­ment de la France par une « caste ».

La crise politique dont le premier tour de l’élection présidentielle est le symptôme est une crise du sys­tème partisan. Les primaires étaient censées assurer la perpétuation du Parti socialiste et des Républi­cains. L’élimination de François Fillon et de Benoît Hamon montre que le déclin de leurs partis respec­tifs ne tenait pas à des questions de personnes, de structures et de procédures, mais à la trahison des principes du gaullisme dans un cas, à la trahison des principes du socialisme dans l’autre. Les millions de voix qui se sont portées sur Nicolas Dupont-Ai­gnan, au terme de sa courageuse campagne, et sur Jean-Luc Mélenchon incarnant les attentes et les colères d’une large fraction de la gauche, montrent la possibilité d’une recomposition sur d’authen­tiques traditions politiques nationales.

Le succès de Nicolas Dupont-Aignan sera promet­teur si Debout la France est l’axe d’un rassemble­ment pour la souveraineté de la nation. L’échec de Jean-Luc Mélenchon tient aux lourdes ambiguïtés de ses plans de sortie des traités européens, que l’annonce d’une Constituante rendait encore moins crédible. On ne peut mener une bataille contre les moulins à vent de la « monarchie présidentielle » quand les forces de l’argent et la technostructure européiste coalisées par Berlin préparent un kriegs­piel sur le modèle grec.

Comme d’habitude, Marine Le Pen a voulu capi­taliser sur toutes les angoisses et toutes les colères mais le vote de protestation dont elle bénéficie lar­gement ne lui permet pas d’incarner le rassemble­ment national en raison de la logique d’exclusion qui demeure dans son programme et qui reste atta­chée à son nom.

Emmanuel Macron a su capter des désirs contradic­toires en promettant à la fois le rajeunissement du personnel politique et le maintien du statu quo face aux programmes présentés par les candidats popu­listes. Il a rallié à sa personne de vieux hiérarques de droite et de gauche, des caciques municipaux, des intellectuels médiatiques en fin de carrière et obtenu le soutien enthousiaste du patronat et de la banque. Il est le candidat du renouvellement d’une oligarchie décidée à maintenir l’ordre injuste des choses et les logiques violentes qui sont à l’oeuvre dans la modernité : libre-échange, déflation, ubéri­sation. Il invoque le patriotisme, mais l’atlantisme est pour lui une donnée aussi naturelle que la domi­nation allemande. En appelant à voter pour Emma­nuel Macron, nous nous ferions les complices d’un imposteur qui se présente, face à Marine Le Pen, comme un rempart paré de toutes les vertus démo­cratiques et républicaines. On ne nous refera pas le coup de 2002, lorsque Jacques Chirac avait réuni sur la peur d’un fascisme imaginaire une immense majorité qu’il s’est empressé de trahir. L’ancien ministre de François Hollande est celui qui pour­suivra et durcira, après Nicolas Sarkozy et François Hollande, la politique d’inégalité sociale et de frac­turation territoriale.

Même par colère, même par dégoût, nous n’appelle­rons pas à voter pour Marine Le Pen. Nous n’accep­tons pas que le principe du droit du sol soit remis en cause. Nous n’acceptons pas le double discours du Front national, xénophobe pour flatter une base identitaire, gaulliste pour séduire l’ensemble des patriotes. Entre le nationalisme et le patriotisme, il faudra que Marine Le Pen choisisse.

Nous refusons de préconiser l’abstention, qui signi­fie l’indifférence. Par le vote blanc, nous voulons signifier que le choix pour le deuxième tour est pour nous impossible mais que nous sommes prêts pour un rassemblement de type nouveau pour la défense de l’indépendance de la nation. En France, en Eu­rope, l’heure est aux surgissements politiques.

Le comité directeur

de la Nouvelle Action royaliste