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Editorial | La Nouvelle Action Royaliste

Voter François Hollande

Editorial du magazine royaliste N°1012 | 
dimanche 30 décembre 2012 | Thème: politique
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Le Comité directeur de la Nouvelle Action royaliste se réjouit de la très forte participation des Français au premier tour de l’élection présidentielle. Il se félicite du rejet massif de Nicolas Sarkozy, auquel la NAR a participé en appelant à voter pour Nicolas Dupont-Aignan qui a obtenu, dans des conditions difficiles, un premier résultat très honorable. Il constate avec regret le succès remporté par Marine Le Pen qui exploite la trahison du gaullisme par la droite classique, l’abandon des classes populaires par la caste des gestionnaires socialistes et les ravages de l’ultra-libéralisme.

Pour le second tour de l’élection présidentielle, le Comité directeur de la Nouvelle Action royaliste appelle à transformer le revers de Nicolas Sarkozy en une défaite définitive. Tout au long de ce quinquennat, la Nouvelle Action royaliste a dénoncé l’instauration d’une autocratie brouillonne dénaturant la fonction présidentielle, le durcissement de la guerre sociale menée par l’oligarchie, la destruction méthodique de l’administration centrale, le mépris de l’autorité judiciaire, la xénophobie d’État, la corruption du milieu dirigeant et, sur le plan international, le retour dans l’Otan, l’enlisement sanglant en Afghanistan et l’alignement sur l’Allemagne qui est inscrit dans la lettre des nouveaux traités conçus à Berlin.

Livrée à la concurrence effrénée et déloyale que permet le libre échange, prise dans le carcan monétaire, exposée à la violence de la déflation, la France a été engagée par Nicolas Sarkozy dans un processus à tel point désastreux qu’il est impossible de prendre pour le second tour une position de neutralité. Les critiques que la Nouvelle Action royaliste a adressées au Parti socialiste ont toujours été sévères : elle n’a jamais accepté le tournant de la rigueur de 1983, le ralliement à l’ultra-libéralisme, la dérive oligarchique, les illusions européistes et la croyance en l’euro. Mais il s’agit de choisir le 6 mai un président de la République, non un Premier ministre, sans oublier que l’orientation du nouveau gouvernement sera fonction des résultats obtenus par les différents partis lors des élections législatives.

Quant au choix du président, tel qu’il est défini par l’article 5 de la Constitution, nous avons la certitude que François Hollande saura redonner à la fonction présidentielle la dignité qu’elle a perdue et qu’il retrouvera, dans les négociations internationales, le langage et le comportement d’un chef d’État. Et nous sommes persuadés que le nouveau président, chef des Armées, veillera au retrait rapide et ordonné des troupes françaises positionnées en Afghanistan. Telles sont les raisons décisives qui nous conduisent à appeler les militants et les sympathisants de la Nouvelle Action royaliste à apporter leurs voix à François Hollande.

Cet appel doit être entendu comme un message d’espérance quant aux révolutions que la France peut accomplir à la faveur de l’élection présidentielle et des élections législatives. La crise de l’euro s’aggrave. Elle a pris un tour tragique en Grèce et la logique déflationniste conduira tous les pays qui l’acceptent à la violence sociale et à l’extrémisme politique. Des solutions nouvelles devront être trouvées, avec le soutien du peuple français. Ouverte par François Hollande, la perspective de la renégociation du pacte budgétaire européen et du Mécanisme Européen de Stabilité donne à la France la possibilité de mettre radicalement en question la politique dictée par l’Allemagne, la recherche inepte de l’équilibre budgétaire et les décisions de la Banque centrale européenne.

Nous espérons que le nouveau président de la République ne cherchera pas à obtenir une simple déclaration sur la croissance mais engagera la négociation avec nos partenaires européens après avoir soumis à référendum le traité signé mais pas encore ratifié. Nous espérons que le peuple français confirmera le refus qu’il avait exprimé en 2005 et qui a été ignoré au mépris de la démocratie. Nous attendons de ce choc salutaire une redéfinition de la politique française, selon les objectifs généraux de l’indépendance nationale, de la justice sociale et du développement économique qui nous permettront de retrouver le sens de notre histoire.

LE COMITÉ DIRECTEUR DE LA NOUVELLE ACTION ROYALISTE