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Politique générale | La Nouvelle Action Royaliste

Vingt-quatrième Congrès du 20 mars 2005

Politique générale |  dimanche 20 mars 2005 | Thème: politique
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Libéré de l’entreprise nazie, épouvanté par la « Solution finale », puis délivré de pouvoirs tyranniques qui organisaient sous la bannière du communisme l’assassinat et l’asservissement massif de millions d’êtres humains, le monde du XXIème siècle reste marqué par des guerres de toutes natures et des violences de tous ordres.

Á l’encontre de la thèse sur le « dépérissement des États-nations », des États se constituent ou renaissent, tandis que d’autres résistent. Á toutes les logiques meurtrières et aux processus de décomposition des liens sociaux, ils opposent des institutions démocratiques fondées sur un principe de légitimité nationale.

Ces renaissances sont lentes et ces résistances fragiles. Elles doivent être confortées par la coopération internationale, dans le domaine économique et social, et par un concours militaire si un État souverain le juge nécessaire.

 C’est selon le souci éminemment politique de l’indépendance nationale et de l’arbitrage que la Nouvelle Action royaliste souhaite le rétablissement de la paix au Proche-Orient, l’établissement d’un pouvoir légitime en Irak, le maintien de la paix civile au Liban, le renforcement de l’État afghan.

 Quant à l’Europe, la NAR souhaite une coopération paisible entre la Russie et les anciennes républiques soviétiques ; la tenue d’une conférence sur la paix dans les Balkans ; la mise en œuvre d’une politique de développement concertée pour l’ensemble du continent avec l’abandon du principe concurrentiel et le rejet des prescriptions du FMI.

 Dans la perspective d’une confédération réunissant l’ensemble des États européens, la Nouvelle Action royaliste souhaite :

 - le maintien d’une Union européenne appelée à se transformer et s’élargir, à la Russie et à la Turquie notamment.

 - une transformation profonde de l’Union avec les objectifs suivants :

  •  une politique de sécurité commune, hors de toute intervention américaine,

  •  une politique économique orientée vers le développement des grands équipements collectifs,

  •  un intense effort de recherche,

  •  une politique de maîtrise de l’environnement,

  •  une politique de plein emploi.

 Ces objectifs généraux sont incompatibles avec toutes les formes d’inféodation. Leur mise en œuvre suppose la liquidation de l’Otan et le départ des troupes américaines stationnées sur notre continent. Elle implique la renonciation aux prescriptions ultra-libérales : indépendance des banques centrales ; flottement des monnaies ; primauté de la concurrence « globalisée » qui aboutit à la dictature de monopoles privés ; libre circulation des capitaux, favorable au crime organisé.

 La mise en œuvre de ce projet européen n’est pas possible sans une France capable d’affirmer sa puissance scientifique, technologique, économique, militaire en même temps que sa capacité de création culturelle – afin que tous ses partenaires puissent bénéficier de ces progrès.

 Ainsi évoqué, ce projet national et européen n’est pas compatible avec le « traité établissant une Constitution pour l’Europe » qui sera soumis à référendum. Cinq raisons décisives conduisent la Nouvelle Action royaliste à préconiser le Non à la question posée le 29 mai.

 1) Ce traité est une imposture : en l’absence d’État souverain, il ne peut y avoir de constitution mais seulement une organisation de pouvoirs et d’organismes permettant la coopération de plusieurs États nationaux. L’Union européenne n’est pas devenue un État fédéral ; elle n’en a pas la vocation.

 2) Cette prétendue « Constitution » ne respecte pas le principe fondamental de la séparation des pouvoirs : la Commission est chargée de tâches exécutives et du contrôle de légalité ; le Conseil des ministres, organe de l’exécutif, exerce des fonctions législatives conjointement avec le Parlement européen.

 3) Ce traité soumet la politique de défense de l’Union européenne à l’Otan, organisation militaire dirigée par les États-Unis.

 4) Ce traité contient une « charte des droits » qui est restrictive par rapport à la Déclaration de 1789 et au Préambule de 1946 et qui les contredit sur de nombreux points : contrôle des agents publics par les citoyens, appropriation publique des monopoles de fait, droit au travail.

 5) Ce traité établit comme norme à valeur constitutionnelle des énoncés idéologiques et des recettes de gestion qui relèvent d’un ultra-libéralisme strict : libre circulation des capitaux, concurrence « libre et non faussée » s’appliquant aux services publics, indépendance de la Banque centrale européenne, équilibre budgétaire, stabilité des prix.

 Ces énoncés et ces recettes provoquent depuis vingt ans des effets désastreux : faible croissance, désindustrialisation, chômage, appauvrissement croissant, souffrance sociale.

 Le refus du projet de traité s’impose d’autant plus que ce texte est défendu par une oligarchie qui refuse désormais la politique de promotion sociale, s’oppose au partage de ses richesses, organise la destruction méthodique du droit du travail et prétend interdire à tout gouvernement issu du suffrage universel la possibilité de changer de politique économique et sociale.

 Le Non de la Nouvelle Action royaliste est le prélude de la reconstruction nationale et de la relance du projet de Confédération européenne.

 Dans le droit fil de sa tradition millénaire, la France doit rénover les institutions de la Vème République, dégradées par les réformes faites depuis dix ans. Elle doit reconstruire son État et le réorganiser.

 Dans l’esprit de la Libération et dans le respect du Préambule de 1946, la Nouvelle Action royaliste souhaite que la mise en œuvre du projet national de développement économique et social s’accomplisse sous l’égide d’un chef d’État soucieux de justice et d’un gouvernement à nouveau capable de définir et de mettre en œuvre la politique de la nation.

En cette année où les peuples européens commémorent la libération des camps nazis et célèbrent la victoire sur le Reich, la Nouvelle Action royaliste se souvient des batailles menées par l’armée française, par la Résistance et par les troupes anglo-américaines pour la libération du territoire national. Elle salue tout particulièrement les Européens de l’Est qui combattirent sous l’uniforme soviétique jusqu’au centre de Berlin. Différée pendant soixante ans par les logiques impériales, contrariée par des normes absurdes et des prescriptions désastreuses, l’union des nations européennes est une promesse qui peut être tenue par celles et ceux qui auront la volonté de prendre leurs responsabilités historiques..