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A l’issue de son 23ème congrès, la Nouvelle Action royaliste souligne les échecs de la puissance mondiale dominante et des gouvernements oligarchiques qui sévissent dans les principaux pays européens.
La guerre qui fait rage entre Israéliens et Palestiniens, la guerre civile qui s’aggrave en Afghanistan, celle qui menace le peuple irakien, la flambée de violence au Kosovo, soulignent le paradoxe de la stratégie américaine, qui développe sa volonté de toute puissance dans la guerre mais qui est incapable d’instaurer, directement ou non, les conditions politiques de la paix au Proche Orient, en Asie centrale et dans les Balkans.
Cette indifférence à la souffrance des peuples pris dans les circuits de la violence s’accompagne d’une politique économique, financière et monétaire qui a pour conséquence de maintenir une grande partie de l’humanité dans un état misérable.
Dans ces conditions, la promesse démocratique formulée par les États-Unis apparaît comme un leurre : pas de liberté effective sans paix réalisée et justice instituée.
Les gouvernements européens qui acceptent la domination des États-Unis sous le prétexte d’une participation à la « gouvernance mondiale » agissent dans l’oubli ou le mépris de leur tâche essentielle : assurer ou rétablir le bien être des populations qui les ont librement élus. Ce faisant, ils s’engagent dans une voie qui conduit hors de l’état démocratique.
Conséquences des conflits militaires et des situations de détresse matérielle et identitaire, les actes terroristes mondialisent la peur et soulignent le désarroi des États : ceux-ci agissent par excès de force lorsqu’ils répliquent aux terroristes par des offensives militaires classiques ; ils démontrent leur faiblesse faute de se donner les moyens politiques de parades et de répliques efficaces : contrôle des mouvements internationaux de capitaux, liquidation des banques et des sociétés qui financent les réseaux terroristes.
Enfin, la structuration du crime organisé et l’influence croissante de ses réseaux sur des gouvernements fragiles étend la violence et durcit à l’extrême l’exploitation d’un nombre croissant d’êtres humains.
Face aux logiques de la guerre et du terrorisme, face au déni croissant de démocratie et aux nouvelles menaces criminelles, les dirigeants politiques français agissent dans l’ambiguïté sur le plan international et contribuent activement à la désorganisation de la nation française.
La Nouvelle Action royaliste s’était félicitée de la résistance opposée par le président de la République et par son ministre des Affaires étrangères au projet américain d’invasion de l’Irak. Cette opposition résolue a été justifiée par les événements survenus depuis la chute de Bagdad et a considérablement accru le prestige international de la France.
Elle estime que notre pays est donc en mesure de jouer un rôle décisif partout dans le monde, dans toutes les organisations internationales et dans tous les domaines. Sa tradition y appelle et ses immenses richesses le lui permettent.
Elle constate que le pouvoir exécutif ne se donne pas les moyens financiers de sa politique, qui impliquerait une hausse conséquente des crédits alloués au ministère des Affaires étrangères.
Elle déplore que le gouvernement ne se donne pas la doctrine de développement économique et social qui orienterait son action au sein du Fonds Monétaire international et dans les grandes négociations internationales : programme de financement massif des pays pauvres, coopération culturelle, plan de développement de l’Europe continentale conçue sur le mode confédéral, programmes nationaux de reconstruction dans les secteurs clés - énergie, industries-clés, transports collectifs…
Ces impulsions fortes se font attendre et il est malheureusement certain qu’elles ne se produiront pas à court terme.
La Nouvelle Action royaliste constate une nouvelle fois que les gouvernements français, aujourd’hui de droite comme hier de gauche, s’accommodent de la puissance économique et financière américaine et ont abandonné leurs responsabilités monétaires à une Banque centrale qui mène avec obstination une politique de déflation désastreuse.
Elle constate que ces mêmes gouvernements se résignent à la désindustrialisation du pays et organisent, sous l’égide du Medef, la destruction du système français de protection sociale.
Plus que jamais, une minorité de privilégiés agit contre la grande majorité des Français. Depuis vingt ans, les dirigeants politiques leur ont sciemment menti en présentant comme des réformes modernisatrices un programme ultra-libéral qui détruit la société et qui ruine la nation. Ces mêmes dirigeants ont menti en présentant la construction européenne comme la condition du progrès commun, en vue duquel ils ont imposé de longs et durs sacrifices ; or le fragile édifice constitué par les traités successifs permet aux oligarques de prendre des décisions hors de toute institution démocratique tout en annonçant abusivement une « constitution européenne ». Les élections européennes s’en trouvent privées de sens.
Trompés, humiliés et appauvris, des millions de citoyens tentent, à chaque élection, d’exprimer leurs déceptions et leurs colères par des votes de rejet qui frappent alternativement la droite et la gauche. Des centaines de milliers de travailleurs manifestent sans succès, année après année, pour la défense de leurs droits et des services qu’ils assurent au profit de la nation. Certains se replient dans le communautarisme, d’autres se laissent aller à des violences. Personne n’est aujourd’hui en mesure de rassembler le « parti des politiques », celui des défenseurs de l’État et de la nation.
Face à cette situation dangereuse, la Nouvelle Action royaliste ne peut se satisfaire des réprobations moralisatrices, des fictions altermondialistes et des illusions à nouveau cultivées par les socialistes et leurs alliés.
En ce soixantième anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance, elle appelle à la défense de toutes les conquêtes économiques et sociales de la Libération, au respect du préambule de 1946 et au prolongement des révolutions accomplies en 1944 et en 1958 par le général de Gaulle, en qui le défunt comte de Paris voyait le fidèle continuateur de l’aventure millénaire de la nation française.