La Nouvelle Action royaliste constate l’échec de la « gouvernance » européiste : elle nie totalement la volonté exprimée en France, en Hollande et en Irlande par des peuples qui ont souverainement rejeté les récents projets de traités européens, effectivement inacceptables quant à leurs principes ultra-libéraux et quant à leurs structures non-démocratiques ; elle continue de s’inscrire dans l’atlantisme au point d’oublier son moralisme lorsque les États-Unis violent les droits de l’homme par le recours systématique à la torture et commettent des crimes de guerre en Irak et en Afghanistan ; elle est incapable de protéger les nations et les citoyens de l’Union européenne des conséquences violentes de la crise économique et financière.
Hostile au nationalisme, la Nouvelle Action royaliste souhaite la refondation de l’Union européenne sous la forme d’une confédération de tous les États du continent.
Il s’agit d’assurer la sécurité collective hors de l’Otan dont la Nouvelle Action royaliste souhaite la disparition : celle-ci sera considérablement hâtée quand la France, retrouvant sa tradition multiséculaire d’indépendance, décidera de quitter définitivement l’organisation militaire dirigée par les Américains.
Il faut mettre en œuvre des plans de développement concertés sur des objectifs d’intérêt commun (recherche, transports, énergie) afin d’assurer la prospérité de l’ensemble du continent et des pays qui sont associés à chacune de ses nations.
Dés à présent, ce projet à long terme peut être esquissé par des décisions concrètes qui permettront de lutter efficacement contre la crise : politique de protection souple de l’Union européenne, réforme radicale des statuts de la Banque centrale européenne et du système monétaire de la zone euro, abandon de l’idéologie de la concurrence et des pratiques destructrices qui s’en inspirent, programme concerté de relance industrielle, relance de la Politique agricole commune dans un souci de protection des agricultures nationales et des agriculteurs.
La Nouvelle Action royaliste souhaite que la France donne l’exemple d’une politique de redressement national par voie de nationalisation des secteurs-clés, à commencer par le crédit, et par la hausse massive des salaires. Dans le cadre d’un protectionnisme européen et d’un contrôle de la circulation des capitaux dont le gouvernement français devrait indiquer les modalités, la nationalisation des établissements de crédit permettra l’assainissement du secteur et des rapports avec une clientèle aujourd’hui surexploitée ; la nationalisation des secteurs-clés de l’industrie assurera la relance de la politique industrielle ; la hausse massive des salaires moyens et modestes développera la demande globale de biens et de services produits dans les nations de l’Union européenne et des pays avec lesquelles elle aura choisi de commercer.
C’est selon ces projets à court et à long terme que la Nouvelle Action royaliste se prononce quant aux listes en compétition pour les élections européennes.
Elle rejette totalement les listes de droite, de gauche et du centre, animées par les partisans du « Oui », battus en 2005 et qui acceptent ou se résignent au déni de démocratie représentée par le traité de Lisbonne, copie du « traité constitutionnel » rejeté par le peuple français.
Elle regrette de ne pouvoir soutenir l’une ou l’autre des listes qui s’opposent aux oligarques ultra-libéraux et sociolibéraux, faute d’y retrouver l’ensemble des principes qu’il est indispensable de promouvoir : projet à long terme d’organisation confédérale du continent européen avec pleine participation de la Russie et de la Turquie, exigence immédiate de protection économique et financière de l’Union, réaffirmation du rôle décisif des États nationaux et, dans le domaine de l’action militante, appel au rassemblement de tous les citoyens qui veulent tout à la fois une politique nationale de redressement et une refondation de l’Europe.
C’est pour hâter cette prise de conscience qu’elle refuse de prendre part, dans la conjoncture électorale présente, aux jeux partisans. Elle regrette d’avoir à se prononcer pour le vote blanc – vote d’attente et non d’indifférence.
LE COMITÉ DIRECTEUR DE LA NOUVELLE ACTION ROYALISTE