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36ème Congrès de la NAR – 10 avril 2016 Motion agriculture

Projet de La NAR |  jeudi 28 avril 2016 | Thème: environnement
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36ème Congrès de la NAR – 10 avril 2016

Motion agriculture

Grâce à la politique de modernisation décidée au début des années soixante, l’agriculture française a pleinement pro­fité de la Politique agricole commune (PAC) qui a ouvert à nos productions un marché élargi et protégé par le principe de préférence communautaire.

La filière agricole et agroalimentaire mobilise aujourd’hui près de 14% de la population active, la production agricole française s’évaluait à 75 mil­liards d’euros en 2013, la France est le quatrième exportateur agricole dans le monde, le premier producteur et le second exportateur dans l’Union euro­péenne et notre secteur agroalimentaire a dégagé un excédent commercial de 9,2 milliards d’euros en 2014. Ces résultats très appréciables ne parviennent toute­fois plus à masquer la crise qui frappe l’agriculture et les agriculteurs français.

Tous les deux jours, un agriculteur se suicide et les manifestations se succè­dent depuis l’été 2015 sans que le syn­dicat majoritaire, qui cogère le Minis­tère de l’Agriculture et pactise avec le patronat et la grande distribution, joue son rôle protecteur et revendicatif.

Les effets de cette crise sont connus : en vingt-cinq ans, la moitié des exploitations a disparu, depuis 1980 la part de l’agri­culture et des industries agroalimentaires dans l’économie nationale s’est réduite de moitié, et les excédents commerciaux diminuent. Les revenus des agriculteurs ont fortement baissé.

Les causes profondes de la crise doivent être soulignées :

- Le modèle productiviste conçu dans les années soixante et basé sur une agriculture intensive est périmé. Il a généré une artifi­cialisation des sols, une pollution des sols et des eaux, une concentration excessive des exploitations, et il provoque de graves atteintes à la santé des agriculteurs du fait de l’usage intensif de produits chimiques.

- La remise en cause du principe de pré­férence communautaire et la soumission à la logique de l’ultra-concurrence accen­tuent les dégâts du productivisme. Elles poussent à la production de produits ali­mentaires de mauvaise qualité, vendus à bas prix dans le secteur de la grande distribution qui en importe massivement. Le secteur de la restauration collective pèse également sur les prix par le jeu des importations massives. L’ultra-libéralisme expose les agriculteurs français à un mar­ché mondial livré à une spéculation qui entraîne des variations erratiques de prix, et les subventions communautaires ou étatiques ne profitent pas aux agriculteurs les plus menacés. Au sein de l’Union eu­ropéenne, les entreprises allemandes, qui utilisent systématiquement des travail­leurs détachés, sont largement respon­sables de la faillite des abattoirs français et de la crise qui frappe l’élevage por­cin. Les bas salaires et les produits bas de gamme, dangereux pour la santé des consommateurs, créent d’inacceptables distorsions dans les échanges.

Le projet de traité transatlantique (TAF­TA) fait peser de graves menaces sur l’agriculture française, notamment sur l’agriculture de terroir, et sur la sécurité alimentaire des Français.

Pour assurer la réorganisation et le déve­loppement de notre agriculture, la Nou­velle Action royaliste prend acte des im­passes dans lesquelles la PAC a conduit notre pays et elle propose une nouvelle politique agricole pour la France.

- La France doit recourir à des mesures de protection de l’agriculture nationale et plus précisément taxer lourdement les produits étrangers à bas prix. Dans le même temps, le gouvernement français devra établir un système d’aides directes aux productions et aux exploitations en péril puis réorganiser les filières selon les impératifs de santé publique et de quali­té des produits, en concertation avec les représentants des organisations agricoles.

- Il convient de favoriser les circuits courts qui avantagent les productions lo­cales et saisonnières et limitent de fait les importations, et d’assurer la promotion de l’agriculture raisonnée et de l’agricul­ture biologique. Ces dernières impliquent un moindre recours aux pesticides, favo­risent une production moins intensive et permettent d’endiguer la concentration des exploitations. Elles participent d’une politique générale d’aménagement du ter­ritoire. La culture de plantes annuelles utiles à l’industrie - chanvre, lin…- per­mettra de réorienter notre industrie vers des secteurs abandonnés aux Chinois : textile, cosmétique, pâte à papier, bâti­ment (isolation), automobile...

- Le retour au franc donnera au gouverne­ment la possibilité de financer largement ce plan de sauvetage et de réorganisation ; l’agriculture française sera avantagée, comme toute l’industrie nationale, par une forte dévaluation du franc. La rup­ture unilatérale des négociations sur le TAFTA permettra de mettre l’agriculture française à l’abri de décisions aléatoires, qui risquent d’être contraires aux intérêts français.

- Les groupes de la grande distribution seront soumis à des normes contrai­gnantes en vue de préserver les intérêts des agriculteurs et de favoriser l’appro­visionnement du pays par les marchés nationaux. Des aides publiques pour le développement des coopératives de vente seront nécessaires pour contrebalancer le poids excessif des groupes qui visent seu­lement l’augmentation de leurs profits.

- Les fonctions et les rôles entre le Mi­nistère de l’Agriculture et les syndicats agricoles seront clarifiés afin que le Mi­nistère définisse la politique agricole de la France, les syndicats représentant les intérêts des agriculteurs.

La France pourra ainsi promouvoir un modèle de politique agricole à l’échelle du continent européen et au sein des orga­nisations internationales compatible avec ces orientations.