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Projet de La NAR | La Nouvelle Action Royaliste

La crise alimentaire mondiale

Projet de La NAR |  samedi 7 mars 2009 | Thème: politique
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Au printemps 2008, la crise alimentaire a pris un tour dramatique, marqué par de violentes manifestations populaires en Égypte, dans plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne et à Haïti. Des déclarations alarmantes ont été faites par la Banque mondiale et le FMI, la FAO a consacré à la crise son sommet de juin puis divers facteurs conjoncturels de tension ont disparu et l’attention s’est portée sur la brutale aggravation de la crise financière en septembre 2008. La gravité de celle-ci ne saurait faire oublier la situation alimentaire mondiale, au prétexte qu’elle n’affecterait pas directement notre pays. La France doit faire entendre sa voix et il est urgent qu’elle présente des solutions d’ensemble pour que cesse, à terme, ce scandale insupportable : plus de 800 millions d’êtres humains, un milliard dans quelques années si les tendances négatives se confirment, sont ou seront soumis à la malnutrition cause directe de maladies et morts prématurées et cause potentielle de bouleversements sociaux et environnementaux.

Dans un contexte de changement climatique et d’érosion des sols cultivables, la crise du printemps 2008 a été provoquée par divers aléas (sécheresses anormales et inondations) et par des facteurs conjoncturels : réduction des stocks de l’Union européenne depuis plusieurs années ; spéculation intense favorisant la hausse des prix des denrées – le pain et le riz tout particulièrement. Ces phénomènes ont été aggravés par les décisions prises depuis plusieurs décennies : dans les pays pauvres, les produits agricoles exportables sur le marché mondial ont été privilégiés par rapport aux cultures vivrières selon la théorie, fausse, des avantages comparatifs. En imposant à la fin du siècle dernier des « programmes d’ajustement structurel » inspirés par cette théorie, le FMI porte une très lourde responsabilité. Plus généralement, l’abandon progressif des politiques agricoles étatiques et interétatiques au profit de la libéralisation des échanges sur le marché mondial a produit, en matière d’alimentation comme dans tous les autres domaines, de funestes effets. L’encouragement à la production d’agrocarburants revient à détourner une partie de la surface agricole au détriment de la production alimentaire. Enfin les conflits liés à l’utilisation de l’eau représentent un des facteurs potentiels de crise pour l’avenir de la production agricole, liés à des politiques nationales voire régionales égoïstes.

 

C’est pourquoi la Nouvelle Action royaliste propose :

- L’interdiction de la spéculation sur les matières premières et sur les denrées alimentaires par l’instauration d’un système de prix négociés entre pays ou groupes de pays.

- Des moratoires sur les développements des agrocarburants et sur la culture des OGM tant que les conséquences écologiques, économiques et sanitaires de leur utilisation n’auront pas été éclaircies.

- Le renforcement des moyens alloués à la recherche publique facteur décisif dans l’optique d’une agriculture répondant aux critères du développement durable.

- L’encouragement au strict contrôle des investissements étrangers dans les pays menacés par l’installation d’industries prédatrices financées par des puissances étrangères – la Chine et divers pays producteurs de pétrole - en Afrique, en Asie, en Ukraine...

- Le soutien aux plans de relance des productions agricoles nationales qui visent à satisfaire les besoins immédiats de la population du pays en garantissant aux paysanneries locales qu’elles pourront continuer à posséder la terre.

- Le soutien par aides financières appropriées aux programmes d’investissements nationaux dans le matériel agricole, le soutien aux programmes nationaux et plurinationaux d’irrigation et d’assainissement de l’eau, l’aide à la formation des agronomes et des vétérinaires afin de préserver le bétail et de le protéger des maladies.

Ces plans de soutien, qui devront être largement subventionnés par les pays riches, pourront se déployer dans le cadre d’une FAO disposant des moyens nécessaires, mais aussi par accords entre États et groupements d’États. La France et la Confédération européenne que nous appelons de nos vœux sont appelées à jouer un rôle décisif pour aider au développement agricole des pays de la zone ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) dans le cadre d’une refonte de la politique agricole commune.

- La mise en place d’accords de stabilisation des échanges agricoles internationaux portant sur la nature et le volume des produits agricoles importés et exportés, afin d’éviter que les produits locaux ne fassent l’objet d’une concurrence destructrice.

La France doit donner l’exemple d’une politique du développement visant la conquête ou la reconquête de la souveraineté alimentaire par les pays pauvres ; elle doit donner l’exemple d’accords de stabilisation des échanges agricoles avec les États ACP dans le cadre de systèmes nationaux ou continentaux de protection souple. Elle doit favoriser, contre les logiques ultra-concurrentielles, des politiques agricoles adaptées aux situations locales et intégrant les dimensions sociales et écologiques dans les projets spécifiques de développement.