mercredi | La Nouvelle Action Royaliste

Présentation du livre "Y a-t-il un parti intellectuel en France ?"

mercredi 20 novembre 2013   |  Invité:  Daniel Lindenberg
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présentation du livre:

Editeur: Armand Colin (mercredi 23 octobre 2013) // 192 pages

« Il y des partis intellectuels qui ont de véritables programmes », écrivait Charles Péguy en 1901. La remarque garde aujourd’hui toute sa pertinence, n’en déplaise à ceux qui déplorent la « fin » des intellectuels dans le pays même qui a vu naître ce glorieux substantif.
Ce livre rappelle comment est née peu avant l’affaire Dreyfus l’idée d’une « insurrection permanente des Savants » au service de l’émancipation populaire. Il fait le récit de ses succès et de ses échecs, de Lucien Herr à Jean Cavaillès. Cette histoire n’avait jamais été racontée. Mais il convenait d’observer aussi que la leçon des normaliens socialistes n’a pas été perdue pour leurs adversaires. Cette rivalité mimétique éclaire d’autres courants intellectuels, de l’Action Française aux « non-conformistes des années 1930 ». L’histoire se répète parfois sur le mode parodique notait Marx. Celle des intellectuels du demi-siècle écoulé n’a pas manqué de le vérifier, rue d’Ulm ou ailleurs, avant qu’un parti de la Restauration vienne, sans doute provisoirement, occuper le devant de la scène politique et spirituelle.

présentation de la conférence:

Professeur émérite de sciences politiques, membre des comités de rédaction des revues Esprit et Mil neuf cent, DANIEL LINDENBERG est l’auteur de nombreux ouvrages, dont « Les années souterraines (1937-1947) », « Le rappel à l’ordre : enquête sur les nouveaux réactionnaires » qui provoqua une intense polémique et « Choses vues : une éducation politique autour de 1968 » qu’il nous avait présentés.

Son nouveau livre pose une question ancienne et toujours neuve : Y a-t-il un parti intellectuel en France ? Pour répondre, il faut faire l’histoire de ce « parti » depuis la fin du 19ème siècle, évoquer des figures connues (Péguy) ou méconnues (Thibaudet) et les grands débats du 20ème siècle, monter aussi que les fameux « intellectuels de gauche » n’ont jamais été hégémoniques : avec l’Action française et les non-conformistes des années trente, une fraction importante du Parti intellectuel fut à droite. Et aujourd’hui ? L’intelligentsia est toujours divisée en fractions, selon des clivages qu’il faudra préciser.